31 octobre dernier, il ne faisait pas encore aussi froid, le soleil était un peu plus visible sûrement, je n’en sais rien, j’ai oublié. En revanche, ce qui est certain, c’est que Ben Howard sortait un troisième E.P. Un quatrième enregistrement en réalité, puisqu’en 2011 paraissait son premier LP Every Kingdom.
Ben Howard, briton multitâche (chanteur – guitariste – compositeur), a été biberonné au folk dès l’enfance, et donc relativement influencé par des artistes allant de Joni Mitchell à Van Morrison. Certains l’associent à Nick Drake, d’autres retiennent l’influence du surf – une autre passion du chanteur – qui insufflait l’ambiance joyeuse et ensoleillée d’un Old Pine ou d’un The Wolves. Il nous délivre aujourd’hui un ensemble de quatre titres beaucoup plus sombres, aux touches plus électro aussi, mais tout aussi entêtants. Voire complètement obsédants.
Esmerelda, en ouverture, est belle de mélancolie et de tristesse. La mélodie prend progressivement de l’ampleur, atteignant des sommets presque rageurs, comme ces vagues filmées par Mickey Smith. Celui-ci offre d’ailleurs un magnifique clip au morceau.
Oats in the Water vient ensuite. Les accords de guitare s’y font presque oppressants. Mais la voix d’Howard, comme heurtée, vieillie, vient d’une certaine façon rassurer.
La succession ne se fait pas attendre, réglée tel un engrenage. To be Alone, titre au rythme probablement le plus obsédant de l’EP. Rien que le refrain, lancinant, colle parfaitement avec cette espèce d’ambiance hivernale qui baigne l’ensemble.
Burgh Island, enfin, ne semble sombre que jusqu’à ce que Monica Heldal rejoigne les chants. Une voix féminine comme une lueur d’espoir. Et des notes de piano perdues qui ne viennent que confirmer. Magistrale conclusion pour un EP qui l’est autant.
L’Ep est en écoute sur spotify et sur deezer, le site de Ben Howard, lui, est ici.
